La construction: un secteur en constante évolution
Au fil des décennies, le secteur de la construction a évolué au gré des fluctuations économiques, des évolutions démographiques et des transformations urbaines. L’urbanisation rapide a déclenché un boom immobilier, marqué par la construction de vastes ensembles résidentiels et d’infrastructures pour répondre à une population croissante. En parallèle, la croissance économique a alimenté d’importants investissements publics dans des projets d’infrastructures massifs tels que les autoroutes et les ponts. Cette époque a établi une relation symbiotique entre la croissance économique, l’urbanisation et le dynamisme de la construction.
À mesure que le paysage démographique évolue, avec le vieillissement de la population et des préférences résidentielles changeantes, le secteur de la construction s’adapte continuellement pour répondre aux nouvelles demandes. Aujourd’hui, les changements de réglementations environnementales, stimulent l’innovation dans la construction durable, créant de nouvelles opportunités de croissance.
Il en va sans dire que dans un contexte économique difficile, le secteur de la construction n’est pas à l’abri des ralentissements, et la demande pour de nouveaux projets de construction peut diminuer, entraînant des ajustements significatifs dans l’industrie.
Un point d’inflexion déjà atteint au T3 ?
Avec la situation économique actuelle, le secteur de la construction n’a pas échappé à une contraction de son activité. Selon les prévisions actuelles de l’institut Euroconstruct, la production résidentielle totale en 2023 sera inférieure à celle de 2022 (dans les pays de l’EUROCONSTRUCT). Les pays de la CE-4* devraient connaître une baisse plus importante de la production de construction résidentielle que les pays de la CE-15*.
*Note : Les Pays de la CE-15 sont : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, la Grèce, L’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.
Les Pays de la CE-19 sont : les pays de la CE-15 plus la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie.
Les Pays de la CE-4 sont la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, soit la différence entre les pays de la CE-19-ceux de la CE-15.
Ce freinage fait donc sens avec le ralentissement économique. Le marché qui a le plus souffert de ce ralentissement est celui de la construction nordique, et particulièrement la construction suédoise. Au cours des six premiers mois de l’année, le nombre de logements nouvellement construits a diminué de 57 % par rapport à la même période en 2022, d’après la Statistics Sweden (SCB), du jamais vu depuis 2012.
Pour autant, l’institut Euroconstruct anticipait déjà au mois de juin un rebond de l’activité en 2024. Ce rebond est en grande partie alimenté par les contraintes démographiques et l’urbanisation. Avec le violent coup de frein du premier semestre, les besoins en logements devraient mécaniquement alimenter petit à petit les carnets de commandes des entreprises du secteur, et concernant le marché, ils ne sont pas tous corrélés. En effet, nous avons pu constater lors des publications du troisième trimestre que les marchés suédois et danois étaient en souffrance, avec tout de même des commandes qui semblaient repartir. Le marché norvégien, quant à lui, se porte très bien.
Des opportunités à saisir
Avec les craintes sur le secteur, les valorisations ont été fortement impactées, et de manière encore plus marquée pour les entreprises de petites capitalisations. Pour autant, les messages des sociétés que nous avons suivi lors des publications de résultats sont plutôt positifs. Le pire semble être derrière nous, les carnets de commandes se sont plutôt relativement bien comportés pour certains acteurs. Par ailleurs, avec la croissance embarquée, les relais de croissance devraient être assurés.
La baisse de la demande combinée à la forte hausse des taux d’intérêt rend la situation encore plus complexe que dans la période 2009-2014. Pour des acteurs qui sont pour la plupart fortement endettés, la situation est délicate. Nous avons déjà pu observer de très petits acteurs se déclarer en faillite, et être rachetés par des groupes de tailles supérieures, à des prix dérisoires. Nous pensons donc que les opportunités de consolidation vont se multiplier pour les meilleurs acteurs du marché. C’est pourquoi la sélection de titre avec une situation bilancielle solide et une forte capacité de génération de trésorerie devient plus que jamais primordiale sur ce secteur, et nous pensons que des opportunités sont à saisir.
En conséquence, il nous semble que de nombreuses entreprises cotées bénéficiant d’un fort savoir-faire leur permettront de profiter de cette situation : c’est le cas de petites capitalisations au cœur des portefeuilles Gay-Lussac. Pour les découvrir, nous vous invitons à prendre contact avec notre équipe.