L’électrification du monde
Si l’électrification de nos sociétés est une tendance structurelle, elle se retrouve aujourd’hui au cœur de notre transition énergétique. La recherche de sources d’énergie plus propres et durables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique, sont devenues des priorités, aux services desquelles de nombreuses entreprises cotées contribuent activement.
Le développement est fondamentalement énergivore
Au fur et à mesure que la population mondiale augmente et que les économies se développent, la demande en énergie ne cesse d’augmenter. L’augmentation de la population signifie une croissance de la consommation d’énergie pour satisfaire les besoins fondamentaux tels que l’éclairage, le chauffage, la mobilité et la production alimentaire. Du point de vue économique, les révolutions agricoles et industrielles ont nécessité des besoins énergétiques croissants. Entre 1800 et 2018, la consommation d’énergie primaire est ainsi passée de 305 Mtep à 13 800 Mtep (Louis, D. & Ricaud J-L. (2021). Energie Nucléaire : le vrai risque. Fayard). Aujourd’hui, la hausse de la démographie mondiale et le développement des pays émergents font perdurer cette demande. Avec une population mondiale attendue à 9,7 milliards de personnes en 2050 (United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2022). World Population Prospects 2022: Summary of Results.), l’Agence internationale de l’énergie (IAE) prévoit que la demande mondiale d’énergie devrait augmenter de plus de 20% d’ici 2050 (International Energy Agency (2022). World Energy Outlook). La sécurisation et le coût de l’approvisionnement en énergie constituent ainsi un enjeu de développement, de souveraineté et de compétitivité.
L’électrification, une tendance en accélération
La prédominance des énergies fossiles est encore flagrante, puisque celles-ci ont représenté c.82% de la consommation d’énergie primaire en 2022 et c.61% de la production d’électricité mondiale.
Si le pic de la demande en énergies fossiles est attendu d’ici 2030 par l’IAE, cette forte dépendance engendre des externalités négatives fortes – les émissions de gaz à effet de serre – dont les conséquences et le coût pour les générations futures sont significatifs.
Dans ce contexte, l’électrification apparait, selon nous, essentielle pour lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. De plus en plus de secteurs dépendent de l’électricité pour réduire leurs émissions de carbone et améliorer leur efficacité. L’essor de l’électromobilité, des pompes à chaleur et des énergies renouvelables contribue à cette évolution. De nombreux gouvernements mettent ainsi en place des politiques incitatives visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, favorisant ainsi le développement des infrastructures électriques et des énergies propres. Au global, la hausse de la part de l’électricité dans la consommation finale d’énergie est attendue en croissance de 1,7% par an pour atteindre c.31% en 2040.
Des implications en termes d’investissement
Le thème de l’électrification se déploie ainsi dans de multiples secteurs de l’économie.
- Dans la production d’électricité d’abord, avec le déploiement de capacités massives dans les énergies renouvelables par les énergéticiens afin d’augmenter leurs poids dans le mix électrique. Le nucléaire, pilotable et aux capacités de production significatives, retrouve ses lettres de noblesse dans plusieurs pays comme la France, le Royaume-Uni, ou encore la Finlande.
- Dans la gestion des réseaux de transport et de distribution ensuite : la création de nouvelles capacités et l’interconnexion engendrent une complexité accrue des réseaux. Historiquement centrés autour de d’unités de production puissantes, les réseaux doivent s’adapter à l’arrivée de moyens de production décentralisés, pour certains intermittents, induisant une charge significative sur le réseau.
- Du côté de la consommation, avec de multiples ramifications dans l’économie : efficience énergétique des bâtiments, réduction de la consommation des infrastructures numériques, stockage, électromobilité, ou encore gestion de la puissance.
En conséquence, il nous semble que de nombreuses entreprises cotées bénéficient d’une visibilité accrue en raison de cette tendance structurelle : c’est le cas de grandes capitalisations comme Schneider Electric, Rexel ou Legrand, mais aussi de plus petites capitalisations au cœur des portefeuilles Gay-Lussac. Pour les découvrir, nous vous invitons à prendre contact avec notre équipe.