Les assemblées générales : moment de décisions stratégiques
Au cours des mois de mai et juin se déroulent la majorité des assemblées générales. Moments de bilan de l’année écoulée, elles sont aussi résolument tournées vers l’avenir. Les actionnaires sont appelés à se prononcer sur des résolutions, à caractère ordinaire ou extraordinaire, qui auront pour certaines une influence significative sur l’avenir de la société. Au-delà des traditionnelles approbations des comptes, affectation du résultat et composition du conseil, les actionnaires peuvent en effet se prononcer sur des éléments de rémunération, d’opérations sur le capital, ou encore de conventions réglementées. Leurs approbations ou non constitueront l’environnement stratégique et décisionnel futur du management.
La politique de vote Gay-Lussac Gestion : un engagement structurant
Gay-Lussac Gestion vote systématiquement aux assemblées générales des valeurs françaises. Cela se fait généralement à distance, mais nous nous déplaçons aussi régulièrement pour certaines sociétés. Ainsi, l’équipe s’est récemment rendue aux assemblées de Gaumont, Atland, Lebon, Precia Molen, Gévelot, Gérard Perrier, ou encore Synergie. D’autres sont à venir et, quand nous ne pouvons nous déplacer physiquement et souhaitons éclaircir des points, nous soumettons des questions écrites. Pour certaines sociétés, notre voix porte davantage que d’autres : c’est le cas notamment de Precia Molen, dont nous sommes actionnaires depuis 2016 avec près de 5% du capital détenu à date.
De la circonspection sur certaines résolutions
Plusieurs résolutions méritent une attention toute particulière en tant qu’actionnaire minoritaire. Nous sommes ainsi toujours attentifs aux résolutions dilutives : augmentation de capital avec suppression du droit préférentiel de souscription, émissions d’obligations convertibles ou d’autres titres donnant accès au capital, plans d’attribution gratuite d’actions, sans justifications solides. De la même manière, nous portons attention aux conventions réglementées, qui constituent parfois un blanc-seing donné à des parties liées, utilisé pour capter de la valeur au détriment de l’actionnaire minoritaire. Sur ce point, il ne s’agit pas de condamner toutes les conventions réglementées, mais nous avons constaté certains cas opaques d’utilisation de ces conventions. Enfin, nous regrettons une résolution devenue trop fréquente à notre goût dans les ordres du jour, à savoir les transferts vers Euronext Growth. Souvent justifiés par des coûts de cotation moindre et une souplesse réglementaire, nous y voyons certains écueils. A l’heure où les aspects de gouvernance prennent une part croissante dans les décisions d’allocation, ces transferts envoient selon nous un mauvais signal avec, à terme, une moindre protection des minoritaires, notamment sur les avertissements de franchissement de seuils, et des exigences moindres d’information financière. Paradoxalement, nous observons une volonté plutôt inverse en Italie, où de nombreuses petites sociétés cherchent à intégrer le segment STAR, plus exigeant sur ces sujets.